Zèbre, HP, HPI, surdoué, profil atypique, philo-cognitif, de quoi parle t-on?

Pourquoi « Zèbre »?

D’où vient le terme de « Zèbre » pour désigner les HP, HPI, surdoués, profils atypiques, et autres philo-cognitifs?

C’est Jeanne Siaud-Facchin, dans son ouvrage « Trop intelligent pour être être heureux ? L’adulte surdoué » (Odile Jacob, 2008) qui est à l’origine de cette appellation. Pour, dit-elle, « se dégager des représentations pesantes« .

Et parce que le zèbre, notamment, « est le seul équidé que l’homme ne peut apprivoiser » et qu’il « se distingue nettement des autres dans la savane tout en utilisant ses rayures pour se dissimuler« . En résumé, il est « tellement différent tout en étant pareil« .

Et moi, cette définition me plait bien! Et si j’affiche avec humour mon étiquette de rayée, comme beaucoup d’autres zèbres je ne me reconnais nullement dans l’image qu’on se fait habituellement d’un surdoué ou d’un « surefficient mental ».

Rien à voir avec le syndrome de l’imposteur, c’est juste de la lucidité bienveillante!

Zèbre OK, mais de quoi parle t-on exactement?

Nombreux sont les articles, les ouvrages, les vidéos, les conférences qui renseignent sur les caractéristiques des zèbres et sur leur fonctionnement qualifié d’atypique.

Pour résumer, je dirais seulement qu’être zèbre (HP, HPI, …) cela implique des capacités intellectuelles de haut niveau (capacité de compréhension, d’analyse et de mémorisation) ET une très grande (hyper)sensibilité – ces 2 dimensions étant toujours présentes et indissociables chez l’ensemble des zèbres. C’est un peu leur carte de visite d’ailleurs!

Plus que sur la valeur de leur QI, j’insiste beaucoup sur la manière différente qu’ont les zèbres de penser, de raisonner. En d’autres termes sur leur profil cognitif atypique – i.e. « que l’on peut difficilement classer » (définition Google).

Ce mode de fonctionnement intellectuel différent de la norme est confirmé par de nombreuses données issues des Neurosciences – études en IRM fonctionnelle (connectivité fonctionnelle / niveau d’activation) et en IRM de diffusion (connectivité structurale / qualité du câblage) notamment. D’autre part, on a mesuré une plus grande densité de neurones et un nombre plus élevé de connexions entre neurones dans certaines aires cérébrales ainsi qu’une meilleure « isolation » des neurones (myéline plus dense).

Ajouté à une meilleure communication entre les différentes régions cérébrales, ceci a pour conséquences de favoriser le traitement multi-spatial de l’information. Ainsi le surdoué va, pour résoudre un problème, pouvoir mobiliser plusieurs aires cérébrales en parallèle, là où le sujet normal n’activera qu’une seule aire spécifique. Autre conséquence, la vitesse de transmission de l’influx nerveux entre neurones est augmentée (plus de deux fois supérieure). Donc pour un temps donné, plus d’informations peuvent être traitées.

Je m’arrêterai là pour ce qui est des sciences, et pour conclure je dirais que chez nous les rayés, non seulement l’information circule mieux et plus vite mais en plus elle peut mobiliser plus de réseaux neuronaux et être traitée dans différentes aires cérébrales! Assez de raisons pour expliquer pourquoi les HP sont toujours « trop » quelque chose!

Les principales caractéristiques des zèbres

Les zèbres fonctionnent avec une intelligence différente et sont d’une sensibilité extrême. Ils ont un commun un certain nombre de traits de caractère originaux dans les domaines cognitif, émotionnel, relationnel, dans le domaine de la créativité et le domaine existentiel / qualités morales.

Comme exemples je citerai :

  • Une pensée globale, dite en arborescence ou heuristique, que j’aime personnellement appeler « en flocon de neige », avec une capacité à associer rapidement des idées d’origine différentes. La pensée en arborescence s’impose comme la « marque de fabrique » du surdoué
  • Un petit vélo qui n’arrête jamais de tourner et des idées qui fusent non-stop
  • Une grande capacité de raisonnement, de résolution de problèmes, de manière très rapide et intuitive et des difficultés pour expliquer leur démarche de manière séquentielle
  • Une tendance au perfectionnisme et une lucidité extrême pouvant entrainer doute, peur de l’échec, et au final procrastination
  • Une curiosité sans limite
  • Un goût prononcé pour les challenges, le changement, la diversité et la complexité
  • Un grand respect de ses valeurs et un sens aiguisé de la justice – impossible pour un zèbre d’aller à leur encontre
  • Une hyperesthésie (plus sensibles aux stimuli sensoriels), une hyperstimulabilité (niveau de réaction plus élevé aux stimuli) et hypersensibilité émotionnelle souvent difficile à gérer
  • Une tendance à la suradaptabilité, ce qui n’est pas sans risque pour leur intégrité comme pour leur santé lorsqu’ils finissent par se créer un faux self envahissant
  • Une importante vulnérabilité au stress, au burnout, au bore-out et au brownout (ces termes seront définis plus loin)
  • Une empathie débordante pouvant même être nocive pour eux-mêmes
  • qUn manque de confiance en soi, générant souvent un syndrome de l’imposteur plus qu’encombrant
  • Une humeur fluctuante version grand huit, changeante en quelques minutes, et passant de l’euphorie à la mélancolie et inversement – sans toutefois tomber dans la bipolarité
  • Un humour particulier, très « second degré », pas toujours bien compris, et croyez-moi, c’est du vécu! 🙂

2 commentaires

  1. Jolie, cette expression de « flocon de neige » …
    Au singulier ou au pluriel, d’ailleurs ?

    Gilles

    1. forcément au singulier, sinon l’image ne match plus…

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